de Giacomo Mazzone
Je ne suis pas de la génération Erasmus, car trop vieux, mais j’aurais bien aimé pouvoir l’être.
Ayant raté cette occasion et faisant du journalisme mon métier, je ne pouvais qu’être membre fondateur du Club Média Italie, qui est la chose –dans notre monde- qui me ressemble le plus.
Une poignée de journalistes (à l’époque on pensait que notre exemple serait généralisé et qu’il deviendrait bientôt le modèle le plus répandu) : avoir la tête en France (ou dans un pays francophone), les racines en Italie et le cœur européen.
Malheureusement l’industrie des médias a pris un autre chemin, sous la pression de l’internet et des médias sociaux surtout américains, et les groupes médias nationaux en Italie comme en France – au lieu de devenir européens- se sont retranchés dans leurs pays d’origine et ont fait des économies fermant leurs bureaux à l’étranger et précarisant à fond notre métier.
Mais ce n’est pas trop tard. On peut encore et on doit réagir : contre la précarisation de notre métier, pour obtenir que les plateformes numériques financent les médias, pour que l’Union Européenne se transforme dans une vraie Europe, avec une opinion publique commune au-delà des frontières et des barrières linguistiques.
Voilà la raison d’être ici aujourd’hui et pour continuer à lutter pour être pleinement et avec orgueil francophones, italiens et européens.